Primeurs Bordeaux 2021

CLIMATOLOGIE

Les circonstances climatologiques de 2021 étaient très ‘turbulentes’. L’année a bien commencé avec un hiver doux (1.8° à 3.7° plus chaud que la moyenne en hiver) et un débourrement tôt (homogène et régulière) début mars 2021. Le printemps était plus frais que d’habitude (mai était le plus frais comparé aux 20 dernières années) avec malheureusement du gèle le 7, 8 et 13 avril et le 3 mai, une grande perte de la récolte sur les terroirs ‘moins bien situés’. Du 28 mai au 20 juin, la température augmente vite en combinaison des sols humides, ce qui mets en marche la végétation. En 2021, l’été avait du mal à commencer (beaucoup de pression à cause du mildiou a causé des pertes pour ceux qui n’avaient pas traité à temps et ceux qui prenaient une pause le weekend) .

Ce n’est qu’à partir du 15 août, que le temps s’est amélioré ; avec deux semaines très chaudes et sèches début septembre, les merlots ont bien pu mûrir et ils ont été récoltés à temps (récolte souvent entre 20 et 25 septembre). Le premier début de septembre (deux semaines consécutives de beau temps) a sauvé le millésime. Le résultat : des jolis cabernets mûrs.

UNE ANNÉE TRÈS INTÉRESSANTE POUR LE CONSOMMATEUR, POURQUOI ?

Celui qui déguste 2021, doit vraiment oublier le procès climatologique du millésime, car le résultat vous surprendra ! Nous devons mettre de côté nos jugements et donner l’occasion au millésime de se faire découvrir.

Pour moi, 2021 signifie ‘de retour au Bordeaux classique’, dans le bon sens tu terme ‘classique’. En effet, les vins ne sont pas des « monstres de concentration » (autrefois, avant la période de Parker, ils ne les étaient pas non plus), mais des vins qui sont très expressifs au nez, avec un joli équilibre, du fruit élégant, de la fraîcheur, croquant avec un joli niveau de buvabilité sont souvent (pas tous !) un vrai délice. Ils sont plus vite accessibles, en attendant des 18, 19 et 20 à être prêts à boire ! Le pourcentage d’alcool aussi, fait penser à autrefois. Il est souvent entre 12,5% et 13,2% en moyenne, tandis qu’il y a 20 ans, cela était plus le cas et beaucoup de consommateurs sont à la recherche des vins similaires avec un pourcentage d’alcool plus bas.

Remarquez aussi que le changement du climat mondial contribue à la demande de vins avec un certain côté gourmand pendant nos étés chauds et nos jolis jours de printemps. Et admettez, la cuisine moderne avec les tapas, les repas Asiatiques… ne demande pas toujours un Parker de 98/100, car celui-ci surpassera le repas. Dans ces cas-là, un vin de 88/100 est un véritable plaisir pour accompagner quelques tapas pendant les jours ensoleillés. Celui qui ne dispose que des vins de scores hauts, a un problème et doit plus vite acheter des vins prêts-à-boire comme les 2021. Ce millésime sera comme 2001, 2004, 2006, 2011 et 2012, jamais considéré comme ‘années mythiques’, mais que l’on boit maintenant avec plaisir et dont j’ai souvent l’impression ‘wow’ quand je les ouvre.

Bordeaux nous surprend chaque année avec ses différents styles de vins, la façon de travailler au château, les changements des circonstances climatologiques et chaque année a son ‘histoire’ et sa diversité de style. C’est cela qui est intéressant pour les amateurs de vin. Dans les clubs de vins, combien de fois ne font-ils pas des dégustations ‘verticales’ des différents millésimes pour découvrir les aspects typiques du millésime ? Et comme me l’a dit un jour Mr. Mitjaville (Terte Rôteboeuf – Roc de Cambes) : ‘ Je le compare avec les amateurs de musique ; ce n’est pas parce que la chanson ‘I can’t get no satisfaction’ des Rolling Stones était leur meilleure chanson dans les hitparades, qu’ils ne vendaient seulement ce single, les vrais amateurs achètent et écoutent toutes leurs chansons !

C’est le même avec le vin, les vrais amateurs veulent connaître tous les millésimes de leur domaine favoris !

QUALITÉ HÉTÉROGÈNE, QUI FAIT LES MEILLEURS VINS ?

Les meilleurs vins donnent leur qualité à différents éléments :

1) La première chose que nous constations était que les ‘grands’ terroirs n’ont pas eu de gèle la plupart du temps, grâce à leur situation près de la Gironde ou plus haut, par exemple sur le plateau de Pomerol ou les hauts terroirs de Saint Emilion. Il est vrai que le froid va souvent vers les terroirs les plus bas. Beaucoup de domaines n’ont fait du vin que des ‘grands terroirs’, ce qui déclare la qualité surprenante cette année ! En plus, la plupart des domaines se sont, plus qu’en 2017, préparées contre le gèle : partout où nous allions, il y avait des pots avec des bougies et des moulins à vent pour partager la chaleur dans les vignobles. Dans les petites appellations comme Pomerol, presque tous les domaines avaient des bougies, ce qui donnait une chaleur homogène sur tout le plateau. Aucun de ces domaines avait des dégâts, ou très limité, ce qui faisait une grande différence pour la qualité. Même dans certaines parties plus hautes en Fronsac, il n’y avait pas eu de gèle.

2) Les décisions du vinificateur et la motivation de l’équipe sont cruciales cette année : une succession sévère contre les maladies, même pendant le weekend, une date de récolte et celui qui osait attendre a obtenu de très jolis cabernets et merlots ! Pour finir, une fois la récolte faite, il était important de ne pas vouloir chercher ce qu’il n’y était pas. Pour la maturation sur fût, ils ont décidé de prendre du nouveau bois, afin de faire remonter au maximum l’expression de fruit. Aussi les décisions de l’assemblage étaient importants, on voit surtout une haute proportion de cabernet sauvignon sur la rive gauche (80% Dom de Chevalier, 96% Ch Durfort Vivens, 80% Ch Ferrière, 85% Ch Grand Puy Lacoste,…) et aussi sur la rive droite, proportionnellement plus de cabernet franc que d’habitude (p.ex. Ch. Angélus 60%) !

3) Les techniques à Bordeaux permettent de faire une qualité qui était impossible il y a quelques années. La technique la plus importante était celle du tri par densité (une méthode de sélection qui se base sur le taux de sucre contenu dans les baies et permet de trier en fonction de la maturité souhaitée. Les baies et débris à densité inférieure flotteront et seront évacués tandis que les grains mûrs sont immergés et récupérés.

Ou l’on utilise la méthode ‘saigné’ comme à Ch. Léoville Poyferré, où on laisse couler les premier 20% du jus et où on fait du vin du jus restant par rapport à beaucoup plus de matière. Il y a de la volonté pour sacrifier du volume pour obtenir de la qualité. Cela expliquerait pourquoi les prix ne baisseront certainement pas trop cette année.

4) Remarquable pour moi est que les vins biologiques et les domaines ‘en conversion bio’ offrent de très beaux résultats, et apparemment ils ont appris leurs leçons en 2018 quand il y avait la pression du mildiou. On voit une progression dans leurs techniques pour régler ce problème et les vins étaient mieux réussit en général, plus purs et délicieusement fruités. « Une approche rapide des maladies était nécessaire cette année, même pendant le weekend, et un sacrifice de volume afin d’améliorer la qualité est l’une des règles de la viticulture biologique avec laquelle on a appris à vivre », ainsi Claire Villars et Gonzague Lurton, qui ont faits des jolis vins cette année avec des petits rendements (p.ex. Ch. La Gurgue seulement 26hl/ha).

5) En Sauternes et enBarsac il y a eu beaucoup de pertes à cause du gèle, ce qui restait (des meilleurs terroirs) a eu du très joli botrytis, mais la production est très limitée .. Souvent que 1hl/ha ou seulement 3000 bouteilles produites par château. Soyez vite à commander !

6) Les vins blancs secs, dépendant de domaine en domaine, ont une très jolie qualité grâce à l’agréable fraîcheur présente, qui fait ‘vivre’ les vins.

NOTRE SÉLECTION : VOUS POUVEZ NOUS FAIRE CONFIANCE

Nous n’étions que 10 jours (plus longtemps que d’habitude) à Bordeaux pour déguster, pour écouter et pour prendre des notes et faire des sélections. Comme toujours, vous pouvez compter sur des conseils personnels et professionnels pour chaque vin. Si vous rechercher un vin qui n’est pas dans notre sélection, demandez-le-nous par mail (info@topwijnen.be). Peut-être qu’il ne nous a pas plu cette année. Nous sommes convaincus que si vous commandez un millésime 2021 en primeur, que vous passeriez des beaux moments à l’avenir.

À partir de cette semaine, des vins sortirons chaque semaine. Suivez bien notre campagne ! Vu que la plupart des châteaux ont sacrifié beaucoup de volume afin de gagner la qualité, il y a beaucoup moins de caisses de disponibles que l’année passée.

Découvrez les vins qui sont déjà sortis !